Colloque de session sur les programmes d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire

Dans son discours d’ouverture devant près de 90 invités à Berne, Martin Candinas, président de la LITRA et président du Conseil national en 2022-2023, a souligné le goût prononcé de la population suisse pour les voyages. La mobilité a nettement augmenté au cours des derniers mois – en particulier dans les TP !

En ce qui concerne le trafic marchandises, Martin Candinas a rappelé l’objectif de la politique des transports qui consiste à transférer davantage de marchandises de la route vers le rail. C’est pourquoi la LITRA salue la décision du Parlement de prolonger une dernière fois la chaussée roulante jusqu’à fin 2028. La LITRA s’attend à ce que le Parlement puisse bientôt se pencher également sur le renforcement et la modernisation du trafic ferroviaire de marchandises sur l’ensemble du territoire. Le Conseil fédéral a annoncé un message à ce sujet pour l’automne prochain.

De bonnes infrastructures de transport sont une préoccupation centrale de la LITRA. L’aménagement de l’infrastructure ferroviaire en fait partie. Mais d’autres dossiers d’infrastructure sont également importants pour les TP, comme l’a montré Martin Candinas : par exemple le programme en faveur du trafic d’agglomération. Il y a quelques semaines, le Conseil national a accepté le soutien financier de la Confédération pour la quatrième génération de ce programme. La prochaine étape sera l’examen de ce dossier par le Conseil des États.

Martin Candinas (président de la LITRA et président du Conseil national) ouvre le colloque de la session.

À la fin de son discours, Martin Candinas a souligné : « Nous ne réussirons pas à atteindre les objectifs ambitieux d’une mobilité durable uniquement avec l’extension et le développement des infrastructures. » Il est tout aussi important de proposer des offres de mobilité inédites, par exemple des interfaces multimodales intelligentes, et de renforcer le rôle des TP dans le trafic global. Le secteur des TP relève ce défi, tout en améliorant sa propre contribution à une meilleure protection du climat. Avec sa stratégie ambitieuse en matière de climat et d’énergie, il a récemment montré comment les TP en Suisse entendent se déplacer sans émettre de CO₂ d’ici 2040.

État des programmes d’aménagement de l’infrastructure ferroviaire et la « Perspective RAIL 2050 »

Pour le thème du jour – l’infrastructure ferroviaire – Martin Candinas a d’abord donné la parole à Anna Barbara Remund, vice-directrice et cheffe de la division Infrastructure de l’Office fédéral des transports (OFT).

Anna Barbara Remund (vice-directrice et cheffe de la division Infrastructure de l’Office fédéral des transports) présente l'état d'avancement des programmes d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire.

Anna Barbara Remund a résumé l’état des programmes d’aménagement et a évoqué la vision à long terme « Perspective RAIL 2050 ». « Les travaux avancent de manière intensive », a-t-elle fait remarquer en guise d’introduction. Plusieurs étapes d’aménagement de l’infrastructure ferroviaire décidées par le Parlement sont actuellement en cours de réalisation, notamment le programme ZEB (Développement de l’infrastructure ferroviaire) ainsi que les étapes d’aménagement 2025 et 2035. Les projets de ces étapes d’aménagement entraînent des investissements dans le réseau ferroviaire à hauteur d’environ 25 milliards de francs. L’offre de TP ferroviaire dans le domaine du trafic de voyageurs et de marchandises sera ainsi fortement améliorée à moyen terme.

Avant de présenter la prochaine étape d’aménagement, le Conseil fédéral veut tirer un bilan cette année et proposer au Parlement quelques adaptations aux étapes d’aménagement décidées. En 2022, il a donc organisé une consultation sur l’état des programmes d’aménagement ferroviaire. La nouvelle stratégie pour le développement à long terme des chemins de fer, la « Perspective RAIL 2050 », faisait également partie de cette consultation. L’OFT prépare actuellement le message que le Conseil fédéral veut présenter au Parlement au second semestre 2023. Le Conseil fédéral entend présenter les prochaines grandes étapes d’aménagement au Parlement en 2026 et 2030.

Discussion : où en sommes-nous et quelle est la suite ?

Le colloque de session de la LITRA s’est terminé par une table ronde qui a abordé l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire sous différents angles. Le directeur de la LITRA, Michael Bützer, a animé la discussion.

Remise de cadeaux après une discussion stimulante. De gauche à droite : Michael Bützer (directeur de la LITRA), Cristina Schaffner (directrice de Constructionsuisse), Peter Kummer (responsable de l'infrastructure et membre de la direction des CFF) et Daniel Schafer (CEO BLS).

Peter Kummer, responsable de l’infrastructure et membre de la direction des CFF, a notamment parlé des tensions entre l’extension et la préservation de la substance de l’infrastructure et a souligné que la préservation de la substance ne devait pas être négligée. Selon Peter Kummer, les CFF soutiennent l’orientation de la « Perspective RAIL 2050 » et souhaitent en complément une plus grande importance accordée au trafic longue distance, à la mise en réseau et à une meilleure exploitation des capacités existantes.

Cristina Schaffner, directrice de Constructionsuisse, a expliqué que le secteur des TP a une importance capitale pour l’industrie de la construction. Le secteur de la construction veut contribuer à ce que les projets d’infrastructure soient réalisés de manière efficace. C’est pourquoi il investit entre autres dans la formation et la numérisation. En outre, le secteur réagit de manière ciblée à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en proposant des métiers attrayants.

Du point de vue de BLS AG et de son CEO, Daniel Schafer, il est important que l’extension complète du tunnel de base du Lötschberg fasse partie intégrante du message que le Conseil fédéral a annoncé pour cet automne. Mais Daniel Schafer souligne également que si nous voulons attirer plus de personnes dans les TP et plus de marchandises sur le rail, nous ne devons pas seulement investir dans les infrastructures. D’autres solutions intelligentes sont également nécessaires. C’est pourquoi BLS analyse par exemple les données de mobilité avec la SOB, CarPostal, les CFF, la start-up 42hacks et le canton de Saint-Gall, afin de développer de nouvelles offres de TP sur mesure.